Connaissez-vous cette pathologie : la dermatite atopique ? Elle se caractérise par l’association d’un eczéma (éruption cutané), d’un prurit (démangeaisons) et très fréquemment d’une xérose (peau très sèche).
C’est une maladie chronique qui alterne des périodes de poussée (crise) et des périodes d’accalmie.
Qu’est-ce qu’un terrain atopique ?
L’atopie est une prédisposition génétique à présenter une hypersensibilité aux allergènes au niveau de divers organes (peau, bronches, sphère ORL).
Elle débute en général dans les 3 premiers mois de vie du nourrisson. Elle s’améliore au fil du temps. Les symptômes disparaissent ou s’espacent généralement à partir de 5 ou 6 ans.
La dermatite atopique peut néanmoins perdurer ou se réveiller durant l’adolescence ou même à l’âge adulte. Elle peut aussi débuter tardivement chez le sujet âgé.
L’aspect inesthétique des lésions peut être mal vécu par le patient ou son entourage, mettant à mal sa qualité de vie.
La dermatite atopique est la dermatose de l’enfant la plus fréquente en France. Les enfants de 3 à 4 ans sont les plus touchés.
Concrètement, deux anomalies présentes dans la barrière cutanée (le film hydrolipidique) sont responsables de la dermatite atopique :
- une évaporation d’eau entraînant une peau sèche et déshydratée
- une pénétration accrue d’allergènes et d’irritants créant des plaques d’eczéma et une réaction inflammatoire.
L‘immunité innée présentant des défaillances, les patients à peau atopique ont une sensibilité accrue aux infections cutanées bactériennes et virales.
Bon à savoir : dans 80% des cas, l’alimentation n’a aucun rôle dans le déclenchement de la dermatite atopique.

Quel traitement ?
Le traitement de base consiste à renforcer la barrière cutanée afin de réduire l’intensité et le nombre des poussées. Il repose sur l’utilisation quotidienne de soins émollients et bien sûr aussi l’éviction des produits irritants.
Le traitement des poussées repose sur l’application locale d’une pommade ou crème dermocorticoïde prescrite par un médecin. Elles sont très efficaces grâce à leur action anti-inflammatoire.
L’idéal est d’appliquer le dermocorticoïde au moins 1 fois par jour sur la peau légèrement humide, après la toilette du soir. La bonne mesure pour doser votre dermocorticoïde : la quantité de crème délivrée sur la dernière phalange de votre index permet de traiter une surface équivalente à celle de deux mains complètes.
Le traitement des poussées doit être suivi jusqu’à guérison des plaques. Il est généralement d’une à deux semaines pour le corps, d’environ une semaine pour le visage et de 2 à 6 jours sur les paupières.
Le traitement sera arrêté du jour au lendemain dès que les rougeurs auront disparu. Il faudra reprendre l’application dès l’apparition des premières rougeurs de la nouvelle poussée.
Contrairement aux corticoïdes par voie orale, les dermocorticoïdes comportent peu d’effets indésirables. Tous sont réversibles et non graves (sécheresse cutanée, amplification d’une acné ou d’une rosacée). S’ils apparaissent, c’est généralement dû au fait d’une mauvaise utilisation dans le cas d’applications prolongées.

Nos conseils aux patients atteints de dermatite atopique
- Eviter les facteurs déclenchants ou aggravant la maladie (produits irritants, stress,…).
- Utiliser des soins émollients 1 à 2 fois par jour. Nos pouvons vous conseiller parmi les différents produits existants.
- Une hygiène excessive (utilisation abusive de savon, bain ou douche trop chaude et prolongé…). Préférez l’eau tiède pendant un période courte.
- Eviter de vous gratter ! Le grattage crée des lésions qui peuvent alors se surinfecter. De plus, il peut en résulter des cicatrices. Couper les ongles courts pour limiter les marques.
- Ne pas avoir peur d’appliquer le dermocorticoïde prescrit par le médecin car les effets indésirables sont rares et totalement différents de ceux d’une corticothérapie par voie orale. Appliquez-le dès l’apparition des premières rougeurs. Et arrêtez-le dès qu’elles ont disparu.
- Les probiotiques par voie orale semblent avoir un intérêt préventif sur la dermatite atopique. C’est aussi le cas des omégas 3 qui réduisent les symptômes de l’inflammation.
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